Nous vous proposons de partir à la découverte de Théo Pierrot.

Une découverte approfondie, puisque notre médian a accepté de répondre, sans langue de bois, aux questions de nos supporters, mais aussi de faire un tour d’horizon de ses envies et de ses espoirs, tout au long d’un entretien de plus de deux heures.

Après Théo, d’autres joueurs seront prochainement mis sur le gril, mais, dans l’immédiat, pleins feux sur un garçon ô combien attachant. Marqué par les derniers résultats négatifs du club, il a néanmoins accepté de se livrer sans retenue.

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Les questions de nos internautes

1)      Un troisième coach principal cette saison : comment vis-tu cela ?

« Il est un fait que ces changements ne sont pas toujours faciles à appréhender pour nous. Mais nous sommes là pour respecter les choix de la direction et nous adapter, en réalisant notre travail du mieux que l’on peut. Chaque joueur doit se battre pour regagner la confiance d’un nouvel entraîneur, mais cela peut aussi remotiver les troupes. Mais, je le répète, nous sommes là pour jouer avant tout ! »

2)      Tu es arrivé sans faire trop de bruit : jusqu’où espères-tu aller dans notre championnat ?

« C’est vrai que je suis venu de l’équipe réserve de Metz et que je ne disposais pas d’un statut de joueur confirmé, mais j’ai eu la chance de beaucoup jouer de suite. Je ne me suis pas fixé de limites, j’essaie juste de prendre ce que l’on me donne et de mettre tout en œuvre pour atteindre les objectifs du club, qui sont aussi les miens, puisque j’ai signé un contrat d’un an, avec option pour une année supplémentaire en cas de top 8. Nos objectifs sont donc communs. J’ai toujours l’ambition de rester dans le foot professionnel et de réaliser quelque chose de bien. Je ne vais rien lâcher et j’espère poursuivre ma progression avec Seraing. »

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3)      A quelle place préfères-tu évoluer ?

« Je pense être plus performant dans un rôle de numéro 6, là où j’avais été positionné au début de la saison. Je peux plus facilement me projeter vers l’avant en évoluant à cette place et être dangereux devant le but. C’est là que je suis le plus utile à l’équipe pour moi, même si j’ai été formé en tant qu’attaquant. J’en ai gardé quelques repères qui peuvent me servir. Mais, de toute façon, tant que je joue, je suis heureux… »

4)      Quand fait-on un city à Méréville ?

« (rires). C’est un pote de la famille qui a posé cette question…Faire un city, c’est jouer au foot dans le quartier en fait. Méréville, c’est le village de mes parents. On est à quinze minutes de Nancy et il y a 3000 habitants plus ou moins. Ma famille y vit toujours. Enfin, pas ma sœur Lou-Anne, puisqu’elle a intégré le Pôle Espoirs de Dijon pour poursuivre ses études et l’athlétisme de haut niveau. Elle s’est spécialisée en saut à la perche et elle vise une qualification au championnat du monde Espoirs. Elle a un record à 3,97 m là ! Mes parents sont férus d’athlétisme en fait. Elle a 18 ans et j’ai aussi un frère de 19 ans, Nathan, qui joue au foot pour s’amuser et se destine à devenir paysagiste. »

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5)      Où aimerais-tu être dans 5 ans ?

« (il hésite…) Ce n’est pas facile de voir si loin. Je me concentre d’abord sur mes objectifs à court terme. Dans 5 ans, j’espère être encore dans le monde du foot et en pleine possession de mes moyens. J’aurai alors 27 ans. Niveau foot, je suis évidemment de très près la Ligue 1 et j’en connais quasiment toutes les stats mais je suis surtout attiré par le foot anglais. C’est un autre monde… »

 

Après avoir donné la parole à nos sympathisants, qui avaient posé leurs questions sur notre page Facebook, nous avons tenté d’en savoir encore plus sur sa formation et sa personnalité…

Que retiens-tu de tes années à Metz et quels sont les principaux axes de la formation qui y sont développés ?

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« J’y ai passé 8 années. On y insiste beaucoup sur des valeurs comme le travail collectif, tout en développant les qualités individuelles de chaque joueur, en privilégiant aussi les aspects techniques.  Je pense que l’approche tactique est un peu moins mise en avant que dans certains autres pays. L’engagement de chaque instant, le caractère de gagneur font aussi partie des leitmotivs. Un entraîneur comme Albert Cartier incarnait bien les valeurs du club, je trouve. Cette culture de la gagne, du don de soi. » 

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Comment t’es-tu adapté au championnat belge et quelles sont les principales différences avec la France ?

« Physiquement, c’est différent. Il y a énormément de duels ici. Les rencontres sont toujours très disputées et j’ai croisé quelques joueurs de grande qualité déjà, dans des clubs comme l’Antwerp ou le Cercle de Bruges. Le titre va se jouer entre ces deux équipes selon moi. Un Faris Haroun, par exemple, est impressionnant. Je me suis adapté rapidement. Je suis content à ce niveau, car je nourrissais quelques appréhensions, mais j’ai de suite reçu ma chance et le but que j’ai inscrit face à Coxyde au début de la saison m’a libéré. J’ai senti que l’on me faisait confiance et c’est très important pour que je me sente bien. »

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Quels sont tes souhaits pour 2016 et que retiens-tu de 2015 ?

« Pour cette année, je ne vais pas être très original : j’espère le top 8 pour le club. A titre personnel, je me suis fixé des objectifs à atteindre aussi, mais je préfère ne pas les divulguer…(rires) De 2015,  je retiens ma signature à Seraing avant tout. J’étais content d’arriver ici et je n’ai encore jamais regretté mon choix, même si des difficultés se dressent actuellement. Je tiens une fois encore à remercier José Jeunechamps, qui a facilité mon arrivée à Seraing. »

Comment vois-tu la fin de saison ?

« On doit tout faire pour atteindre la barre des 50 points, qui sera normalement suffisante pour figurer parmi les huit premiers. Cela veut dire qu’il y a pas mal de victoires à aller chercher. Je pense toujours que c’est réalisable, même si tout va aller vite maintenant. On va jouer souvent à la maison et on doit parvenir à gommer nos défauts. L’équipe a besoin de confiance et d’enfin réaliser quelques résultats probants à la suite. Nous avons souvent aligné une équipe fort jeune lors du premier tour et nous avons plusieurs fois manqué de maturité. »

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Autre sujet à présent : qui va remporter l’Euro 2016 pour toi ?

« La France, évidemment ! (rires) Je l’espère, puisque c’est mon pays, mais je crains que les affaires extra-sportives n’aient une influence négative sur le groupe. Autrement, c’est clair que la Belgique dispose d’une superbe génération. Le choix est très compliqué, mais je vois la France et la Belgique aller loin en tout cas. »

Tu as récemment mis en ligne un chouette site internet perso : c’est important, ton image ? (à découvrir à l’adresse suivante : http://theo-pierrot.com/)

« En fait, Julie (à gauche sur la photo ci-dessous), qui est ma petite amie depuis quatre ans et qui vit ici avec moi, travaille dans le web-marketing et c’est elle qui a créé mon site. Je pense que c’est un plus d’avoir cet outil et je suis content du résultat. C’est sympa et ça permet de donner des infos. A l’heure actuelle, c’est important de communiquer. Mais c’est sans aucune prétention hein… »

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Qu’est-ce qui te manque selon toi pour franchir un nouveau palier ?

« Davantage de confiance en moi, je me pose encore trop de questions et ça me joue des tours. Le but que j’ai inscrit au Lierse est typiquement le reflet de la confiance qui m’habitait à cette période. Autrement, je suis un bosseur et je me sers de tout ce que je peux pour essayer de progresser. Je suis convaincu que Drazen Brncic va m’apporter énormément tactiquement. Chaque coach distille son approche et permet d’avancer. »

Quel regard portes-tu sur l’actualité en général et sur les événements tragiques récents ?

« Honnêtement, cela fait peur. On a attaqué notre liberté et la proximité des attentats de Paris et des connexions avec la Belgique a amplifié le phénomène. Maintenant, je ne vais pas me priver de sortir pour la cause… Pour me tenir informé sportivement, je suis abonné au journal L’Equipe. Et je lis pas mal de biographies de grands sportifs. Là, je viens de terminer celle d’Emmanuel Petit, mais j’ai encore Guardiola, Ancelotti et celle du chanteur Renaud à lire… »

Si tu n’avais pas été footballeur, tu aurais aimé exercer quelle profession ?

« Sans doute dans le secteur de la médecine sportive. Là, je suis en parallèle une formation de comptable par correspondance (ndlr : il sort ses cours, au cas où nous douterions de sa sincérité (rires)…). Ce n’est pas toujours facile à combiner, mais j’essaie de m’y tenir. Plus tard, après le foot, je me vois bien dans un rôle de conseiller financier par exemple. »

En dehors du foot, quelles sont tes principales activités ?

« Passer du temps avec Julie, d’abord ! J’aime bien cuisiner aussi. Je fais de délicieuses lentilles aux lardons avec mon robot ménager (sic). Quand on reçoit, nous préparons aussi des lasagnes au top. On aime aussi aller se promener en ville ou faire du shopping à Roermond, par exemple. »

Théo à toute vitesse !

Pour terminer, nous avons soumis notre invité à un questionnaire express, une sorte de portrait chinois…

Ton repas préféré : « Les boulets-frites, en vrai Liégeois d’adoption que je suis ! On va régulièrement les manger chez Lequet ou au Bistrot d’en face, des restos sympas. »

Tes vacances de rêve : « La Guadeloupe… »

La voiture qui te fait flasher : « Une Lamborghini ! »

Le film que tu ne te lasses pas de revoir : « Le Père Noël est une ordure, en souvenir de nos vacances de ski en famille… »

La musique que tu écoutes en boucle : « Celle de ma nouvelle enceinte, sans aucune préférence. J’écoute de tout en fait. »

Le meilleur équipier côtoyé : « Ils sont deux : Jérémy Choplin, qui joue maintenant à Niort, et Romain Rocchi, qui a terminé sa carrière après être passé notamment par le PSG. Je les ai croisés à Metz et ce sont de grands exemples pour moi. »

Le partenaire le plus comique à Seraing : « Sans aucune hésitation : Francesco D’Onofrio, qui est non seulement très marrant mais aussi un super brave gars. »

Ton personnage historique de référence : « Après réflexion, je vais dire Mitterrand. »

Le livre qui t’a le plus marqué : « Pour rester dans les bios, celle de Didier Drogba. »

Ta devise : « Celle qui est reprise sur mon site : « En vérité, le chemin importe peu, la volonté d’arriver suffit à tout. » d’Albert Camus. »

Merci pour ton accueil et ton sourire, Théo !

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